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LINGOTS MORTELS

 

 

-La Fièvre De L'OrRosem Films - 1h35

Film documentaire réalisé par Olivier Weber

En ces temps peu glorieux, où l’injustice et l’appât du gain font plus que jamais des ravages à grande échelle, il est quelques hommes et femmes qui luttent, heureusement, pour que certains drames ne tombent pas dans l’oubli. Olivier Weber, grand reporter et écrivain est de ceux-ci. il livre un film essentiel sur la destruction de la Forêt Amazonienne et la folie des hommes, aveuglés par les mirages d'une nouvelle ruée vers ll'or.

DANS LES SALLES le 15/10/2008
>> accueil

- par Jérôme Cassé -

 

- l’or comme arme de destruction massive - 

Dans cette région du monde comme dans beaucoup d’autres, la vie est souvent rude pour ses habitants. Même en Guyane, pourtant territoire français, le travail fait plus que jamais défaut. Bien sûr le terrain est peu propice à l’implantation d’industries ou d’entreprises. Alors pour ces populations ne restent que peu d’alternatives. C’est le « système D » comme on dit. Ainsi, ce nouvel Eldorado tombe à pic pour beaucoup d’hommes de la région. La rumeur veut que chercher de l’or, et à fortiori en trouver, permet de faire fortune rapidement. Quelle aubaine !

C’est donc la multiplication des exploitations sauvages. On cherche un coin de forêt plus ou moins propice, on défriche un peu, beaucoup, on verse du mercure sur la pierre pour amalgamer l’or pour, si tout va bien, récolter quelques grammes. Le mercure, métal lourd, est acheminé illégalement sous forme liquide par des trafiquants extrêmement bien organisés et équipés. Il est hautement toxique et les chercheurs d’or en subissent les premiers effets : beaucoup développent des tumeurs aux poumons. Inexorablement, il poursuit sa course dans les rivières, après avoir été jeté sur les pierres extraites, puis continue dans l’estomac et les veines d’un poisson... lequel finit en brochette dans l’assiette des populations amérindiennes vivant ici depuis toujours.

A cause de la déforestation, le gibier a disparu. Le poisson est donc la seule source de protéines à disposition. Les conséquences sont donc lourdes : malformations à la naissance, morts prématurées, problèmes cardiaques. Le constat est affligeant. Dans trente ans, les amérindiens d'Amazonie seront, à ce rythme là, amenés à disparaître totalement.

- Le pourquoi du comment -

Au fil de l’eau du fleuve Amazone, Weber nous guide crescendo vers le pourquoi et le comment de ce drame humain et écologique. Telle une descente aux enfers, la caméra glisse sur ce fleuve gigantesque, devenu rougeâtre par endroits à cause du mercure qui y abonde. Sur ce chemin, l’équipe de tournage rencontre ceux qui, avant eux, ont croisé la route des chercheurs d’or. Les témoignages se ressemblent. On raconte les violences, les vols, les règlements de compte, la prostitution des femmes et les trafics en tout genre. Car là où les chercheurs d’or passent, un village se crée, presque instantanément. On y trouve alors de tout : des armes, de la drogue, des femmes, de l’alcool et des commerces en tout genre. Tel le Far West américain, il y règne la loi du plus fort. Ce sont des zones de non-droits, où l’alcool et la drogue n’aident pas à calmer les esprits. On tue parfois pour un peu d’or volé. La gendarmerie, en territoire guyanais, n’arrive pas à empêcher les trafiquants et chercheurs d’or d’atteindre des zones encore non-exploitées de la forêt. Sur un territoire aussi immense, impossible de contrôler quoique ce soit.

- temoigner c'est agir -

La plus gande réussite du documentaire est la totale neutralité avec laquelle Weber a réussi à le mener. En homme d’expérience et en reporter averti, il montre une bonne fois pour toute et pour ceux qui en doutaient, que rien en ce monde n’est tout noir ou tout blanc. En simple témoin, Weber laisse la parole aux protagonistes du drame et ne cherche à aucun moment à construire un argumentaire, quel qu’il soit. Finalement, il l’a bien compris, les images et les discours parlent d’eux-mêmes. Le documentaire réussit le pari de transporter le spectateur au-delà d’un jugement hatif qui bannirait le pourquoi du comment. Le comment, vous l’aurez compris, est cette partie de la population mondiale qui lutte pour vivre et détruit la forêt par nécessité vitale. Le pourquoi se trouve immanquablement en Occident, où l’or, redevenu valeur-refuge depuis les attentats du 11 septembre 2001 (et d'autant plus depuis la récente récession), connait une demande croissante. Les puissances émergantes, les bijouteries ou encore l'industrie informatique sont particulièrement demandeurs en la matière.

Nul doute qu’après avoir vu La Fièvre de l’Or bon nombre de spectateurs seront heurtés et, espérons-le, sensibilisés au devenir des amérindiens et de leur forêt. On ne peut que souhaiter également que ce film important ne tombe pas dans les oubliettes de l’opinion publique et la banalisation d’un « drame de plus ».15/10/2008

 

- les chercheurs d'or en plein travail -

 

Retrouvez des infos sur le film en visitant : www.lafievredelor.com

En librairie dès le 15 octobre également :"J'aurai de l'or" (Ed. Robert Laffont), d'Olivier Weber, sur le même sujet.

 

 

 

 

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