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Largo reste à quai

 

 

-Largo Winch
Wild Bunch Distribution - 1 h 48

De Jérôme Salle - Avec Tomer Sisley, Kristin Scott Thomas, Miki Manojlovic, Mélanie Thierry, Gilbert Melki…..

Largo Winch, best-seller de la BD, héros et aventurier de la finance, est de retour en chair et en os. Après avoir été le héros d'une série télé il y a 7 ans, le voilà à l'affiche d'un blockbuster made in France. Cette adaptation très attendue de la célèbre bande dessinée de Francq et Van Hamme se veut fidèle à l’esprit de l’œuvre originale. Mais est-ce suffisant pour faire un bon film? Pas sûr…

en salle le 17/12/2008
>> accueil

- par Frédéric VIAUX -

 

- de la BD au film - 

Ce sont les deux premiers tomes de la série BD, à savoir L’Héritier et Le Groupe W, qui ont servi de base au scénario du Largo Winch de Jérôme Salle, lequel reprend également quelques éléments des tomes 3 et 4, OPA et Business Blues. Tout commence donc pas l’assassinat de Nerio Winch, puissant homme d’affaires, à la tête d’un des plus grands groupes financiers au monde. Alors que ses collaborateurs se querellent au sujet de la succession, un mystérieux héritier fait son apparition, tout droit sorti d’une geôle brésilienne. Largo Winch, initié en secret aux plus hautes fonctions, dès son plus jeune âge, prend alors le contrôle du groupe et doit faire face à une tentative d’OPA d’un magnat russe.

Au petit jeu des comparaisons avec la BD, on note quelques variantes « historiques », notamment dans la biographie de Nerio, et quelques déplacements géographiques : l’action principale ne se situe plus à New York mais à Hong Kong, par exemple. Le personnage de Simon Ovronnaz a quant à lui été supprimé. En revanche, des scènes ont été ajoutées, validées par Van Hamme lui-même. Grosso modo, on retrouve le cocktail qui a fait le succès de la BD : un jeune héros milliardaire, cool et taillé pour l’aventure, une quête identitaire, une intrigue financière, de l’espionnage, des trahisons, un zest d’amour et d’humour.

- à l’américaine - 

Jérôme Salle, dont c’est le deuxième film après Anthony Zimmer, a eu les moyens de son ambition. 25 millions d’euros. Idéal pour espérer jouer dans la cour des grands, en l’occurrence celle des Américains, les rois du film d’action. Une intention qui n’a rien de critiquable en soi, mais encore faut-il pouvoir soutenir la comparaison. Le réalisateur français semble avoir voulu filmer «à la manière de». Les effets de mise en scène, les cascades et le rythme soutenu révèlent un style assez impersonnel et conventionnel. On a l’impression de regarder un sous-James Bond ou un sous-Jason Bourne.

Côté narration, les multiples va-et-vient entre passé et présent, ou entre différents lieux d’action, génèrent parfois une certaine confusion, surtout au début du film. Par ailleurs, ce qui peut suffire à une BD de 48 pages ne suffit pas forcément à un film de 2 heures, même si on aligne plusieurs histoires comme c’est le cas ici. Les scénaristes (Jérôme Salle et Julien Rappeneau) ont égrené les scènes d’action et les coups de théâtre – jusqu’à la surenchère – sans étoffer assez les personnages, dont la psychologie ou les émotions sont pour le moins sommaires.

- le casting -

Pour incarner Largo, c’est Tomer Sisley qui a été choisi. On a pu le voir en première partie d’un spectacle de Jamel Debbouze, ou encore dans les films Absolument Fabuleux et Truands. Il ne ressemble pas au héros de la BD, crieront les puristes. C’est vrai. Mais au-delà de cette différence physique, on ne peut pas dire qu’il manifeste une grande expressivité. Sobre, diront les uns. Atone, diront les autres.

Miki Manojlovic, qui joue Nerio Winch, apparaît bien fade lui aussi, comme éteint. On l’a connu plus intense chez Kusturica. Quant à Mélanie Thierry, elle n’est pas vraiment crédible dans le rôle de Léa/Naomie, agent double, opportuniste et vénal. Autre incongruité : Benjamin Siksou (finaliste de la Nouvelle Star sur M6…), un peu trop âgé et pas assez ressemblant à Tomer Sisley pour jouer Largo adolescent. Ceux qui s’en tirent le mieux, finalement, sont Kristin Scott Thomas (dans un rôle sur mesure de femme froide et implacable) et Gilbert Melki, malgré le manque d’épaisseur de son personnage. Un casting assez cosmopolite pour un film où l’on parle anglais, français et serbo-croate. C’est dire l’ambition internationale des producteurs.

- l’adaptation en question -

Dans la foulée des adaptations à succès de comics américains, les cinéastes français se penchent de plus en plus, ces dernières années, sur le patrimoine de la BD franco-belge. Avec plus ou moins de bonheur et de réussite. Astérix, Michel Vaillant, Blueberry, L’Enquête Corse… Le problème est toujours le même : trouver un subtil dosage entre fidélité à l’œuvre originale – pour ne pas décevoir les fans – et innovation, afin d’apporter quelque chose en plus. Bref, s’affranchir un peu du modèle pour faire œuvre créatrice et non copie. Tim Burton s’est ainsi réapproprié Batman, en développant son propre imaginaire gothique, sa noirceur, sa poésie. Et dans le genre «très librement adapté», l’Astérix d’Alain Chabat était une vraie réussite – n’en déplaise à Uderzo – grâce à une touche d’humour absurde et un casting surprenant. C’est ce souffle nouveau, cette inspiration, ce «supplément d’âme» qui manque à Largo Winch. Le film se regarde sans ennui, certes, mais sans surprise et sans passion.15/12/2008

- kristin scott thomas déjouée
par tomer sisley, alias largo winch -

 

 

 

 

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