- après "Dieu", il y eut Gary Moore -

Whaou ! Gary Moore !? Mais c’est qui ce mec ? J’entends d’ici les jeunes internautes s’interpeler à l’écoute des riffs puissants de Gary. Moi qui suis né en 1970 j’ai eu la chance – ado – de me planter devant une glace armé d’un balai singeant les déhanchements diaboliques de Gary Moore communiant avec sa Gibson électrique. Un grand moment (de solitude ?) pour tout bon "hardos" qui se respecte. Pour répondre à la question, le monsieur est tout simplement l'un des meilleurs « guitars heroes » de sa génération.

Gary Moore c’est une carrière de près de 40 ans au service du Blues rock et de générations entières de kids de toutes origines. Qui n’a pas un jour ou l’autre écouté –sans le savoir- un des classiques de ce natif de Belfast (Irlande) ? Corridors Of Power, Dirty Fingers, We Want Moore, Blues Alive…). Gary Moore c’est plus d’une trentaine d’albums au compteur, c’est un public toujours plus nombreux qui, au fil des années, l’a propulsé au premier rang des grands guitaristes rock encore en vie, pas très loin de Clapton et Page… Et c’est bien de cela qu’il s’agit dans ce dernier opus du rocker : une grosse bouffée de vie, de rock et de liberté.

Né au début des années 1950, il est élevé dès sa tendre enfance aux disques d’Elvis Presley. Puis viennent les Beatles. Après différentes compositions, c’est dans les années 1970 qu’il rejoint Phil Lynott et son mythique groupe de Hard Rock : Thin Lizzy. Après des années de tournées dans toutes les plus grandes villes du monde – et une belle carrière solo - le jeune et talentueux guitariste se forge alors une juste réputation de bluesman. Son premier album entièrement blues Still Got The Blues (1990) marque une rupture appréciée par ses fans. Le vieux rocker ne baisse pas les armes mais flirte avec les diables du Blues. Les fans le suivent et se rassemblent toujours plus nombreux à chacun de ses concerts. C’est tout naturellement que Gary Moore est devenu l’égérie de toute une génération. Il est aujourd’hui une valeur sûre de la guitare électrique.

- Bière ou whisky ? -

C’est en septembre dernier que la maison de disque Eagle Records orchestre le lancement de ce dernier album de Gary Moore : Bad For you Baby. Bingo! Dès que les sons puissants de la guitare électrique nous parvient aux oreilles on comprend que la maison de disques soit ravi d'avoir cet artiste brut de décoffrage à son catalogue. A l’écoute de ces premières notes de Bad For You Baby, on regrette de ne pas être dans une salle obscure, entouré d’amis rocker affairés à siroter tranquillement des bières ou du Whisky Irlandais. Un bon vieux Café-Pub, une cave voutée enfumée, partiellement éclairée et le tour est joué. La guitare hurle, chahutée par les mains expertes de Gary Moore. La salle est sous le charme, chauffée, en transe et en redemande encore : we want more Moore !

- la route du rock -

Retour à la réalité, je suis au bureau avec un casque audio vissé sur les oreilles et pourtant je vibre nerveusement sous les riffs puissants des chansons qui défilent. C’est une avalanche de notes jetées en l’air qui retombent en riffs rythmés. A l’écoute des différents titres c’est un peu comme si on se laissait pousser les cheveux, les Ray-Ban « œil de mouche » scotchés sur les yeux et le cuir au vent pour enfourcher une bonne vieille Harley Davidson restée sauvage. On s’imagine sillonner les grandes plaines de la route 66 le bandana en bataille et les pensées légères. C’est un grand moment de rock’n roll avec des rythme – certes classique – mais tellement bien interprétés. Gary Moore à la voix ambrée d’un Blues man, il joue de la guitare comme (son Dieu) Jimmy Hendrix et pousse la ballade jusqu’à l’extase sur la chanson I Love You More Than You’ll Ever Know

La guitare est omniprésente, centrale électrique bouillante. Elle chiale sur l’excellent blues Did You Ever Fell Lonely ? et Trouble Ain’t Far Behind. Elle est massive sur Bad For You Baby, et rock’n roll sur l’excellent Down The Line… un pur moment de rock, classique mais maitrisé de A à Z.

L'homme sait se faire discret, ce n'est pas une raison pour ne pas découvrir ce disque d'un des derniers routards authentiques de la guitare blues/rock. Comment ne pas devenir fan de Gary Moore et de sa guitare après l'avoir écouté ? Et du disque à la scène il n'y a qu'un pas... que les parisiens (petits veinards) pourront franchir dès le 10 novembre prochain