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SPLEEN,
enfance de l'art

 

-Comme Un Enfant - Remark / Mercury

Avec un nom comme celui-ci, on s’attendrait presque à écouter un artiste dépressif, dont le violon larmoyant serait l’expression emblématique de la souffrance ou du mal-être. Raté! Ce Spleen là use plutôt de rythmes mi-soul mi-hiphop et parfois de ses talents de Beat Boxer pour exprimer ses joies, ses peines et à fortiori sa mélancolie.

25/09/2008
>> accueil

- par Jérôme Cassé -

 

- Comme James Brown -

« En France, le spleen représente un état mélancolique sans cause définie ». Rien de tel qu’une petite définition tirée de wikipedia pour commencer une chronique disque!. Dans le cas du Spleen qui nous intéresse, à l’occasion de la sortie de son second album, les causes de la mélancolie sont toutes trouvées. Il ne se gêne pas pour en parler et c’est tant mieux. Car Spleen a le sens de la formule, le don des mélodies bien choisies et un désir palpable d’exprimer des sentiments et sensations passées. Le titre de ce nouvel opus, Comme Un Enfant (paru le 22 septembre), en est une parfaite synthèse. Et, avant de présenter l’homme, celui d’aujourd’hui, il serait bon de parler du garçon d’avant. Flashback.

D’origine camerounaise, le jeune homme (seulement 26 printemps) a vu le jour et grandi en région parisienne. Petit, il assiste un jour à un concert de James Brown et, fasciné, déclame : « quand je serai grand je ferai ça ! ». Jusque là, rien d'anormal. Quelques années plus tard, alors que son père le voulait hautement diplômé, le jeune homme, tout juste auréolé du bac, consacre son temps à son activité de handballeur de haut niveau. Heureusement pour vous (oui je n’hésite pas à le dire), il échoue dans sa tentative d’en faire son métier.. Mais il a des ressources et se souvient alors de ce qu’il s’était dit étant gamin. Faire comme James Brown !

- le coup de pouce du destin -

Quand le destin s’en mêle, ça peut être pour le pire mais parfois aussi pour le meilleur. Dans ce cas précis, l'option retenue sera la seconde. Choisissons de croire que Spleen fait un bien meilleur chanteur que handballeur et félicitons les dieux qui se sont penchés sur son sort! De toute façon les handballeurs français ont prouvé récemment qu’ils n’avaient pas besoin de lui (médaille d’or olympique, rappelons-le).

 Les tennis au placard, Spleen se découvre des talents d’artiste. Le don du Beat Box, le chant, la mélodie et même la comédie vont faire partie de ses moyens d’expression. Culotté, le gamin se présente l’air de rien à l’audition de la prochaine mise en scène d’Irina Brook, fille de Peter, célèbre metteur en scène de théâtre. Il sort à peine du lycée. Et ça marche ! Le voilà retenu dans la pièce avec une tournée d’un an à la clé. Il est comme ça Spleen, il sent les choses, laisse parler son instinct et fonce. Ca lui porte chance... la plupart du temps en tout cas. Car si en 2005 il remporte le concours CQFD des Inrockuptibles (après la sortie de son premier album She Was A Girl), c’est aussi l’année où il renonce à se produire aux Transmusicales de Rennes pour jouer dans une pièce de théâtre. Manquer un tel tremplin lui coûtera cher par la suite, le public n’étant pas toujours au rendez-vous lors de ses concerts. Mais il en faut plus pour abattre ce jeune lion qui, trois ans après, livre son second album. Le qualifier « d’album de la maturité » ferait cliché et pourtant ce ne serait pas vraiment usurpé. Ce qui est certain, c’est que Comme Un Enfant est assurément très abouti.

- baudelairien -

Et ça commence doucement, avec le titre éponyme qui semble être la porte d’entrée à l’univers de l’enfant Spleen. Comme une invitation au rêve, une douce voix féminine vous berce mélodieusement. La suite, sobrement intitulée Amour, est une déclaration d’un jeune homme que l’on sent immanquablement plus mûr. Spleen, séducteur invétéré, sentimentalement secret, ne manque pas l’occasion de dire « je t’aime » à ses proches, son public et d’autres très certainement. Il le chante, on l’écoute et on le croit lorsqu’il dit qu’il lui a fallu beaucoup de temps pour maitriser ses sentiments. L’album semble une réelle catharsis, un moyen de se repentir et l’occasion de se purger de sentiments enfouis. Ainsi avec Love Dilemme, Spleen semble dire adieu à « Jane », sans doute la même que la Miss Jane de son premier album. Don’t Look Back, titre évocateur, semble lui être destiné, comme un rappel à l'ordre. Tirer un trait sur le passé et plus particulièrement sur les amours d'avant, est assurément la résolution du jeune homme avec cet album.

Cela se confirme avec Telle Une Belle Rose, chanson dans laquelle il clame haut et fort « l’éclosion de l’amour » dont il connait la joie indicible. Reculer pour mieux sauter, telle pourrait être la devise de Comme Un Enfant, tellement Spleen prouve une évolution. Mais s’il souhaite oublier certaines attitudes nuisibles au couple dont il était coutumier, telle la jalousie (Tu L’Aimeras), il n'oubliera pas ses moments clés de l'enfance. Les titres Yaoundé (clin d’œil à ses origines camerounaises) et Peter Pan (en duo avec les Cocorosie) en témoignent. Comme une prise de conscience de ce qu’il est devenu, il revendique sa musique et sa poésie (Stylo et Stéréo), son statut d’artiste privilégié (Le Roi) et même ce qu’il devrait devenir (Junk Food). L’album se clôt avec le somptueux My Lie.f, qui représente à lui seul ce que Spleen est à ce jour : un musicien des mots à la joyeuse mélancolie, dont le manque d’amour et de tendresse ne seront probablement jamais comblés. On ne lui souhaite pas, évidemment, mais, en attendant, il n’a jamais été aussi bon d’avoir le spleen

 

- Spleen : mélancolique amoureux -

 

Site officiel de Spleen : www.spleenspace.com

Myspace : www.myspace.com/mynamespleen

Spleen est en concert en France : le 24/10 à Cergy, le 29/10 à Paris (Maroquinerie), le 6/11 à Evreux, le 7/11 à La Roche sur Yon, le 14/11 à Montpellier et bien d'autres (voir le myspace).

 

 

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