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Carla BRUNI,

musique élyséenne

 

 

-Comme Si De Rien N'Etait - Naive

L’un des albums les plus attendus de cette période estivale est sans aucun doute celui de l’ex mannequin vedette devenue le 2 février dernier, première Dame de France, et reine des kiosques à journaux de l’hexagone : l’inévitable Carla Bruni (Sarkozy). Une question est sur le bout de toutes les lèvres : événement musical ou simple tapage médiatique ?

26/07/2008
>> accueil

- par Jérôme CASSE -

 

- Un plan marketing savamment orchestré -

Force est de constater que rien n’a été laissé au hasard en ce qui concerne la communication du dernier opus de Carla B. Sarkozy. Car il est important de ne pas oublier que Carla n’est plus seulement une jolie ex-mannequin en quête d’aventures musicales, non ! Elle est aussi et surtout la première Dame de France, la femme du Président de la République, la nouvelle icône de tout un peuple (ou presque), le symbole d’une France belle, dynamique et à qui tout réussi. Bref, elle est un bel instrument de communication élyséen, sensé faire oublier au français moyen la morosité économique ambiante et la faible perspective d’un avenir meilleur. Une icône on vous dit ! Car comme l’icône vers qui l’on se tourne en période de doute ou de crise, Carla semble être le rayon de soleil que la France attendait, l’espoir devant l’éternel.

Et les médias jouent le jeu, mieux, ils en redemandent. Après tout pourquoi ne pas se tailler une part du gâteau. C’est vrai quoi ! Si Carla a peu de chance d’augmenter le pouvoir d’achat de nos concitoyens, elle a au moins le mérite d’augmenter les chiffres de ventes et d’audience des médias qui la chérissent. Une de Paris Match (on si attendait), d'Elle, de VSD, ou portrait sur France Inter (là on s’y attendait moins et on aurait préféré s’en passer), la belle est quasiment omniprésente. Et la chose est bien préparée car même les médias qui ne traitent habituellement pas de musique sont là pour en parler. On prétexte un portrait de Carla, une interview de la femme du Président et évidemment on glisse un mot (ou deux) sur la sortie de son nouvel album. Comment faire autrement ?! Ces quelques lignes le prouvent. Alors faisons le, mais à notre manière!

- Manipulation ou échange
de bons procédés ? -

Comment rester dupe de ce petit jeu entre médias et artiste people ? Et comment ne pas se poser la question de savoir si Carla Bruni n’attendait tout simplement pas la sortie de son disque pour envahir la presse hexagonale sous couvert de portraits et autres prétextes peu convaincants ?!

La réponse appartient sans doute à chacun. A chacun en effet de se faire son idée de ce tapage médiatique. Mais il faut reconnaître que la belle italienne n’utilise que les ficelles du métier après tout, que d’autres ont usés avant elle et que certains useront bien encore demain, à savoir mettre les journalistes à sa disposition pour servir ses intérêts. Mais bien sûr ces mêmes journalistes ne sont pas en reste. Car Carla fait vendre et aime faire parler d’elle. Comment en serait-il autrement ? Fille d’un compositeur et riche industriel italien et d’une actrice-pianiste, belle, riche, la vie de Madame Bruni-Sarkozy est digne du roman « dramatico-féérique ». Fuyant les Brigades Rouges, sa famille quitte l’Italie pour s’installer en France quand Carla n’a alors que 5 ans. Tour à tour mannequin, dès l’âge de 19 ans, puis (pseudo) actrice et enfin auteur-compositeur-interprète, tout semble lui réussir. Elle multiplie les conquêtes masculines (dont pas mal de célébrités, de Jagger à Clapton) et sa vie apparaît frivole, insouciante et impertinente. Ses chansons la prétendent fragile, mais elle apparaît très tôt décidée, voir calculatrice, surtout lorsqu’elle déclare spontanément, la vingtaine à peine entamée (image retrouvée récemment), que son homme idéal doit avoir LE pouvoir. Comme si ça ne suffisait pas la voilà propulsée Première Dame de France. 

Du tout cuit à se mettre sous la dent pour la presse people qui n’en demandait pas tant. Carla c’est un peu notre Lady Di à nous désormais. Tout le monde en parle, et surtout la presse ! Et ce de n’importe quelle manière, sur n’importe quel sujet, peu importe qu’il y ait un réel intérêt du moment que le nom de Carla Bruni soit cité quelque part et que des photos viennent réjouir nos pupilles.

Rassurez-vous, ce n’est pas l’aigreur qui vous parle, ni sa cousine la jalousie, oh non ! Mais plutôt l’écœurement généré par l’hypocrisie générale qui fait que l’effet people n’est plus du seul fait de la presse spécialisée mais fait aussi le jeu des presses généralistes et parmi elles les plus respectables (France Inter, vous disait-on).Ô déception quand tu nous tiens !

- Et la musique dans tout ça ? -

Mais ne jouons pas le même jeu. Ne parlons pas seulement de l’effet Carla et intéressons-nous à l’objet de la discorde : son nouvel album, le bien nommé Comme si de rien n’était.

Avant d’écouter le dernier « bébé » de Carla, et pour l’apprécier (ou le détester) à sa juste valeur il est important de se soustraire à l’environnement médiatique qu’il génère et oublier que c’est la voix de la femme de notre cher Président qui vient faire vibrer les membranes des haut parleurs. Posons-nous en simple amoureux de la musique et focalisons-nous sur celle-ci justement. N’est-ce pas l’essentiel ?

Pour son dernier opus, Carla est revenue à la recette qui a fait son succès et qui faisait défaut à son second album : des textes en français et de douces mélodies. Elle parle comme a son habitude d’histoire d’amour avec une vague nostalgie (L’amoureuse, Tu es ma came, Ta tienne – mais de qui parle-t-elle ?), rend hommage à son frère Virginio décédé en 2006, reprend un classique de Dylan (You belong to me, popularisée par le film Tueurs Nés), met en musique un poème de Houellebecq (La possibilité d’une île) et reprend un autre classique, italien cette fois-ci, de Fédérico Guccini (Il vecchio e il bambino), anarchiste de son état (mais qu’en pense Nicolas ?!!). Un enregistrement en douze jours pour un album où les orchestrations ont la part belle. Le bébé est techniquement parfait, les arrangements bien trouvés. Pour l’originalité n’allez pas plus loin, il ne faut pas en demander trop tout de même. Le style Carla est bien posé et la voix de celle-ci, plutôt agréable sur une ou deux chansons, finit, à force, par retrouver l’effet soporifique et barbant des précédents albums.

Il semble que Carla Bruni essaie de se poser en égérie pop folk en réinterprétant notamment du Dylan (qui n’a certainement pas besoin de ce genre d’hommage) et en usant de sa voix mi-cassée mi-suave sur des chansons pseudo-nostalgiques. L’effet tombe à l’eau, car trop lisse et surfait. On est loin de la Barbara que Carla revendique. Et puis cette reprise de l’anarchiste italien Federico Guccini nous fait nous demander : mais enfin Carla sur quel pied danses-tu ? Comme si de rien n’était, effectivement

 

 

 


 

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