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>> SOS AMAZONIE

SIGNEZ LA PÉTITION DU CHEF RAONI
SURWWW.RAONI.FR

Barrage de BELO MONTE, le SOS des peuples d'Amazonie

 

 

-le Chef Raoni lance une pétition internationale contre un projet
qui menace directement le cœur
de la forêt amazonienne

L’enjeu est planétaire, comme l’explique le célèbre Chef kayapo Raoni, venu récemment en France, dans une pétition destinée à l’opinion internationale lancée ce jour et signée par les plus grands tribuns indigènes du Brésil. Ceux-ci multiplient les manifestations depuis deux ans, depuis que le projet de Belo Monte, pourtant annulé en 1989, a été ressorti des cartons, comme par enchantement. Prévu pour être le troisième plus grand complexe de barrage au monde, Belo Monte serait, s’il vient à naître, une gigantesque brèche dans laquelle s’engouffreraient bien d’autres projets similaires. Entre terres ancestrales indiennes menacées et manne financière, destruction de la biodiversité et croissance économique, retour sur une bataille devenue cause désespérée.

18/04/2010 >> accueil
         - par Marie BAUDLOT & Gert-Peter BRUCH -

 

 

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- AVATAR ICI ET MAINTENANT :
QUAND LA RÉALITÉ RATTRAPE LA FICTION -

2154, sur Pandora, dans le système Alpha Centauri. Les Terriens, pour satisfaire les besoins énergétiques de leur planète, envahissent les terres des Na’vis, vivant jusqu’alors en parfaite harmonie avec leur environnement.

2010, sur Terre, dans le système solaire. Le gouvernement brésilien, pour satisfaire les besoins énergétiques de son pays, s’apprête à construire un immense barrage sur les terres des Indiens Kayapos, vivant jusqu’alors en parfaite harmonie avec leur environnement.

Une fois encore, la réalité dépasse la fiction. Car malgré le soutien, entre autres, du célébrissime réalisateur d’Avatar, James Cameron, la justice fédérale brésilienne a donné son feu vert, le 16 avril, à la construction du barrage de Belo Monte.

- BELO MONTE : LES COULISSES DU TROISIÈME
PLUS GRAND BARRAGE AU MONDE -

Réponse la moins polluante aux besoins énergétiques croissants du Brésil selon ses initiateurs, menace écologique sans précédent pour la forêt amazonienne, poumon vert de la planète, pour ses détracteurs, le projet commence enfin, grâce notamment à James Cameron, à susciter l’indignation de par le monde. Il est temps. Protecteurs de cette forêt native si précieuse à l’humanité, les Indiens, échaudés par les trahisons de Lula, sont sur le sentier de la guerre, prêt pour le dernier acte de leur résistance. Quitte à signer un remake de Wounded Knee. Raoni, qui les retient pour l’instant, pense qu’un soutien international massif, notamment à sa pétition, pourrait changer la donne.

En attendant, Norte Energia, consortium dirigé par une filiale d’Electrobras, entreprise publique brésilienne, a remporté l’appel d’offres pour la construction du barrage. Pour 11,2 milliards de dollars, avec un réservoir de 516 km2 et une puissance maximale de 11 233 mégawatts, Belo Monte deviendrait le deuxième plus grand barrage du Brésil, après Itaipu, dans le sud du pays, et le troisième au monde, après celui des Trois Gorges, en Chine. La centrale sera constituée de trois sites : Pimental (à 40 km d’Altamira), qui héritera du barrage principal, Bela Vista, avec un barrage complémentaire et enfin Belo Monte, où se trouvera l’unité de production principale.

Pour faire passer la pilule, Electrobras assure que « l’ouvrage sera réalisé rapidement », et créera « 18 000 emplois directs et 80 000 indirects ». Quant aux autochtones, les concepteurs du projet les rassurent en ces termes : « Des populations pauvres habitent des cabanes sur pilotis précaires, envahies par les eaux lors des crues. Leur situation va nettement s’améliorer après leur déménagement ». En proie aux « crues naturelles du fleuve » pour l’heure, la population d’Altamira verra ces « zones inondables transformées en parcs écologiques et zones protégées », promet la vidéo de présentation du projet.

- QUELLES CONSÉQUENCES ? -

Affluent de l’Amazone, le Rio Xingú mesure 2260 km et traverse les Etats brésiliens du Mato Grosso et du Parà, où résident notamment les Indiens Kayapos. Le barrage de Belo Monte, dont la construction devrait débuter en septembre prochain, se situera dans la grande courbure de la rivière. Deux canaux de dérivation de 500 mètres de large sur plusieurs kilomètres de long seront creusés, remuant par là même plus de terre que lors de la construction du canal de Panama.

Conséquences : 500 km2 de terres inondées et le fleuve détourné sur près de 100 km. Entre 16 000 et 40 000 habitants (selon les différentes estimations) seront forcés de quitter la région, où plusieurs villages disparaîtront sous les eaux. Viendront grossir leurs rangs ceux qui n’auront tout simplement plus accès à l’eau. Le projet causera au final le déplacement de 100 000 personnes. Pire encore, l’impact environnemental du barrage serait irréversible et conduirait à une réduction drastique de la biodiversité, notamment aquatique.

- PROTESTATIONS EN MASSE -

Ces conséquences n’ont pas cessées d’être mises en avant par les nombreuses organisations de défense de l’environnement. Fin 2009, un rapport alarmant de 230 pages rassemblant les différentes études réalisées par 42 scientifiques du monde entier a été remis à l’Ibama (Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables), chargé de la protection de l’environnement au Brésil. L’institut a lui-même dressé une liste des conséquences que pourraient avoir le barrage : inondation d’habitations, déséquilibre de la faune et de la flore, accès à l’eau coupé, etc. Pourtant, en février 2010, l’Ibama a finalement donné son accord. Un feu “vert” faisant office de caution morale et écologique, sans lequel le projet n’aurait certainement pas pu être autorisé par le gouvernement.

Mais l’Ibama ne parle pas d’une seule voix. Le rapport établissant l’impact environnemental du projet (Environmental Impact Assessment), base de la décision de l’institut, serait incomplet selon plusieurs sources. Deux doyens de l’institut, Leozildo Tabajara da Silva Benjamin et Sebastião Custódio Pires, ont même démissionné en 2009, dénonçant une pression politique visant à faire accepter le projet. La lettre de protestation envoyée en 2010 par 140 organisations et mouvements internationaux au président Lula n’aura pas non plus suffi.

- GENÈSE DU PROJET -

Comme dans les années 1980, plusieurs stars ont prêté leur voix à ce combat : James Cameron et Sigourney Weaver, mais aussi le chanteur Sting… une nouvelle fois. C’était déjà lui qui, en 1989, avait réussi à braquer toutes les caméras du monde sur le chef indien Kayapo Raoni. Une campagne pour sensibiliser l’opinion publique sur la déforestation en Amazonie retient alors l’attention médiatique, suffisamment pour que le premier projet Belo Monte (alors nommé Caracaô) ne voie pas le jour. Car c’est dans les années 1970 que le barrage trouve ses racines. Il s’agissait à l’époque de mettre en service six usines sur le Rio Xingú. Mais grâce au soutien du chanteur et à la ténacité des indigènes, les financiers seront découragés par la pression publique et le projet tombera à l’eau.

Aujourd’hui, le gouvernement brésilien affirme que le concept a évolué. Avec le laissez-passer de l’Ibama vient un cahier des charges strict : “40 contraintes environnementales et socio-économiques” que les promoteurs devront impérativement prendre en compte et dont le coût additionnel est estimé à 600 millions d’euros. La « licence environnementale la plus exigeante de l’histoire », assure Carlos Minc, ministre de l’Environnement brésilien. Deux zones de préservation des terres indigènes devront notamment être crées, ainsi qu’un réseau d’assainissement public et un programme de construction d’écoles et de dispensaires. « Pas un Indien ne devra quitter sa terre », affirme le ministre… C’est en tout cas ce que comptent faire les Kayapos !

 

- UNE SIMULATION 3D DU BARRAGE PRINCIPAL
DE BELO MONTE -

 

 

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