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>> SOS AMAZONIE

SIGNEZ LA PÉTITION DU CHEF RAONI
SURWWW.RAONI.FR

Barrage de BELO MONTE, le SOS des peuples d'Amazonie

 

 

-le Chef Raoni lance une pétition internationale contre un projet
qui menace directement le cœur
de la forêt amazonienne

L’enjeu est planétaire, comme l’explique le célèbre Chef kayapo Raoni, venu récemment en France, dans une pétition destinée à l’opinion internationale lancée ce jour et signée par les plus grands tribuns indigènes du Brésil. Ceux-ci multiplient les manifestations depuis deux ans, depuis que le projet de Belo Monte, pourtant annulé en 1989, a été ressorti des cartons, comme par enchantement. Prévu pour être le troisième plus grand complexe de barrage au monde, Belo Monte serait, s’il vient à naître, une gigantesque brèche dans laquelle s’engouffreraient bien d’autres projets similaires. Entre terres ancestrales indiennes menacées et manne financière, destruction de la biodiversité et croissance économique, retour sur une bataille devenue cause désespérée.

18/04/2010 >> accueil
         - par Marie BAUDLOT & Gert-Peter BRUCH -

 

 

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- L’ÉTERNEL COMBAT DE RAONI -

« Il est temps que l’on récupère ce qui nous appartient ». Chef des Kayapos, le charismatique Raoni est revenu en Europe francophone pour une ultime tentative de diplomatie, du 3 au 17 mai 2010. « Depuis toujours, j’empêche mon peuple de se battre, mais je suis très préoccupé et très inquiet maintenant », a-t-il déclaré à l’AFP. Car les Kayapos sont connus pour être de très bons guerriers et leur chef se dit prêt à prendre les armes s’il le faut pour empêcher les Blancs de construire ce barrage. « Ceux qui veulent ce barrage vont détruire la nature, explique-t-il. Nous vivons de la chasse et de la pêche. Si la forêt disparaît, nous n'avons plus d'air. Avec ce barrage, les poissons vont disparaître. Notre peuple va mourir. » C’est pourquoi lors de sa tournée européenne, le chef des Kayapos « implore Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy afin (qu’ils) empêchent le président brésilien de construire ce barrage sur le Rio Xingú ». Mais si l’ex-président Chirac, qui signe la préface du livre du leader kayapo, Raoni Mémoires D'Un Chef Indien, l’a bel et bien rencontré, aucun signe de l’actuel Président français, malgré des promesses proférées devant des caméras de télévision. Le Brésil était pourtant au cœur de ses préoccupations il n’y a pas si longtemps, notamment en avril dernier, lors de son entretien avec le président Lula à Washington concernant la vente de chasseurs français Rafale, dont il est sorti « confiant »…

- UN COUP POLITIQUE -

Si 2010 voit le coup d’envoi du projet Belo Monte, c’est surtout une année politique pour le Brésil. En octobre et novembre prochains se dérouleront non seulement l’élection du Président mais aussi celle des députés et des gouverneurs des 27 Etats. Et les questions d’infrastructures hydroélectriques sont un enjeu majeur pour les politiciens. Après la panne d’électricité en novembre 2009, qui a plongé dans le noir un quart du pays (dont Rio et Sao Paulo) pendant trois heures, et celle de 2001 qui a duré plusieurs jours, le Président Lula justifie aisément une politique énergétique agressive.

Le Plan national d’énergie (PNE), élaboré en 2006 à l’initiative du gouvernement, prévoit les besoins énergétiques du pays jusqu’en 2030, sur la base d'estimations de la croissance économique et démographique et de l’évolution technologique. Selon ce plan, la demande en électricité devrait augmenter de 4,1% en moyenne par an durant les deux prochaines décennies. Belo Monte est donc présenté comme la solution la plus sensée par le Président brésilien, le barrage devant couvrir 6% des besoins énergétiques du pays d’ici à 2014 (année où le Brésil accueillera la Coupe du monde de football…). Autre argument avancé par Lula : sans ces nouvelles usines hydroélectriques (qui représentent plus de 80% de l’énergie produite par le Brésil), le pays devra se doter d’usines thermiques, bien plus polluantes… et bien plus onéreuses : « chaque mégawatt/heure produit à Belo Monte devrait coûter 78 reais (33 euros), contre 200 reais (85 euros) s’il s’agissait d’une usine thermique », se félicite le Président.

- L’EFFICACITÉ DU BARRAGE MISE EN DOUTE -

Outre l’aspect écologique, c’est l’efficacité même de Belo Monte qui est remise en cause. Marcelo Furtado, directeur de Greenpeace Brésil, comme beaucoup, reproche à l’usine d’être située à pas moins de 5000 km au sud des utilisateurs potentiels de son courant électrique : « Cela représente une perte considérable d’énergie dans la transmission et multiplie les risques de panne électrique géante. Ce modèle de production, vieux de 30 ans, est dépassé. Le Brésil devrait au contraire multiplier les petites usines de proximité et diversifier ses sources d’énergie avec la biomasse et le solaire. » Pour le président d’Electrobras, Antonio Muniz Lopes, le site a été choisi car le Rio Xingú connaît ses crues en avril-mai, au moment où le débit des cours d’eau du sud est faible. A moins que ce ne soit pour alimenter les mines, bien plus proches du barrage que la majorité des brésiliens.

Pour répondre aux besoins croissants d’énergie au Brésil, WWF-Brésil a publié un rapport en 2007 qui propose un moyen de réduire de 40% la demande attendue d’électricité d’ici à 2020. La solution : investir dans l’efficacité énergétique (rendre plus performantes les usines au lieu d’en construire de nouvelles, par exemple). Selon l’organisation, ce type d’approche pourrait faire économiser l’équivalent de 14 Belo Monte et jusqu’à 33 billions de dollars sur la même période.

- AMAZONIE : LE POUMON DE LA PLANÈTE
PEUT-IL REPRENDRE SON SOUFFLE ? -

A l’instar des cris d'alarme du Chef Raoni et des autres caciques brésiliens, les mesures officielles et les actions continues des nombreuses associations de lutte contre la déforestation en Amazonie sont-elles totalement inutiles ? Pas si sûr. Selon les chiffres avancés par l’Institut national pour la recherche spatiale (INPE) fin avril 2010, la déforestation de l’Amazonie serait en recul. D’après les observations satellites, 7 464 km2 auraient été détruits entre juillet 2008 et août 2009. Un chiffre toujours alarmant, mais néanmoins en baisse de 42% par rapport aux 12 mois précédents. Même si le combat est loin d’être gagné, la dernière enquête de la FAO (Food and Agriculture Organization) sur les forêts, intitulée “Evaluation des ressources forestières mondiales 2010”, va dans le même sens. Elle révèle en effet que “13 millions d’hectares de forêts par an ont été convertis à d’autres utilisations [élevage, agriculture, infrastructures, etc.] ou ont disparu pour causes naturelles dans le monde de 2000 à 2010, contre 16 millions d’hectares par an dans les années 1990.” En outre, le Brésil a vu disparaître en moyenne 2,6 millions d’hectares de forêt par an durant les dix dernières années, contre 2,9 millions dans les années 1990.

Mieux ? Certes. Suffisant ? Loin de là. L’exploitation à outrance de la forêt amazonienne continue et menace toujours d’asphyxier celle que l’on surnomme le poumon de la planète. Voilà pourquoi le chef Raoni n’abandonne pas son combat. Arborant fièrement son botoque (disque de bois inséré dans la lèvre inférieure), qui signifie que « celui qui le porte est prêt à mourir pour sa terre », il fera tout pour préserver ce sol qui l’a vu naître. Alors inutile de passer 2h40 dans une salle obscure à regarder triompher les Na’vi contre ces monstres de Terriens venus détruire leurs terres, le véritable “spectacle” se passe en Amérique du sud et il dure depuis plus de 20 ans.27/05/2010

 

- LE CHEF RAONI, PLACE DES DROITS DE L'HOMME,
TROCADÉRO, le 17 mai 2010, AVEC SON APPEL
À L'AIDE INTERNATIONALE DEVENU PÉTITION -

 

 

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