-le journaliste voit adapté, sur le petit écran, le roman inspiré de sa vie /
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23/05/2009 | >> ACCUEIL |
- par Anne-Claire DUGASI -
- Des personnages ancrés dans le rÉel -
C'est le comédien Arnaud Giovaninetti qui campe ce père "à la Clark Gable", véritable héros aux yeux de ce fils parti à sa "recherche". « Je n’avais pas le droit de faire des choses dans le film que mon ami Serge n’aurait pas approuvé. Je ne voulais pas choisir le comédien qui jouerait son père sans son consentement ; je ne voulais pas qu’il me le reproche ensuite ! Finalement, c’est lui qui me l’a proposé », explique Férid Boughédir. Il est vrai qu'Arnaud Giovaninetti avait joué le rôle titre dans la fiction télévisée Jésus réalisée il y a quelques années par Serge Moati. Les deux hommes se connaissaient déjà bien.
Elsa Mollien, qui interprète Odette, la mère de Serge, n’a, elle, pas été choisie par Serge Moati. Leur première rencontre a néanmoins été très forte. La comédienne avait déjà effectué plusieurs jours de tournage et s’était beaucoup imprégnée de la souffrance de cet enfant. « Quand Serge (Moati) est arrivé, j’ai vraiment cru que c’était mon fils. Nous n’avons pas réussi à nous regarder dans les yeux. C’est extraordinaire quand la fiction devient l’incarnation ». Pour Serge Moati le choc a été réel.
- un long travail de deuil -
Perdre aussi tôt ses parents enlève irrémédiablement son innocence à un enfant. « Au début j’étais autiste, je ne voulais pas qu’on me parle de cela, j’étais trop malheureux » confie Moati, avant d'ajouter : « [cette mise en images] est une expérience étrange : c’est entre le plaisir et la souffrance ». Des souffrances longues à cicatriser ; il aura fallu attendre 2003 pour qu’il couche son histoire sur le papier et cinq années supplémentaires pour passer à l’étape du film. Tout ce travail fait par le journaliste était pour lui « nécessaire et indispensable pour continuer à vivre ».
Dans le film, la quête du jeune Serge s'achève enfin lorsque, les yeux dans les yeux, son père trouve les mots pour redonner une véritable place aux choses : il n’est pas un héros et Serge doit donc mener sa propre vie sans rester dans son ombre. C'est d'ailleurs pourquoi Serge Moati peut dire aujourd’hui « j’ai pris son nom, son métier, mais c’est quelqu’un d’autre ».
- parfums de la MÉditerranÉe -
Cette adaptation filmée de Villa Jasmin sent bon la Tunisie. L'équipe s'est d'ailleurs installée dans les décors typiques des vrais lieux évoqués. Entre souvenirs, combats individuels et tragédie de la vie, Férid boughédir nous conte la vie d’un jeune homme fleuretant sans cesse entre réel et ésotérisme.
Ce récit a ce petit supplément d’âme réservé aux portraits de personnages derrière lesquels l’on peut mettre un vrai visage. L’émotion se distille au fil de l’histoire grâce à deux comédiens qui subliment leurs personnages : Arnaud Giovaninetti et Elsa Mollien, choix qui n'aurait pu être plus judicieux. Une fiction touchante, qui prouve, une fois de plus le soin apporté par France 3 en ce domaine23/05/2009
interprètant les parents de serge moati -