- par Céline TRIDON -
- Ah... Les parisiennes ! Des cheveux longs, un corps de rêve, une peau bronzée, des vêtements classes, beaucoup de style… Non, il ne s’agit pas du dernier mannequin en vogue d’Elite, mais d’un archétype. Celui de la Parisienne, mais de la Parisienne de Kiraz. Qui est-elle ? Une jeune femme un brin mutine, un peu naïve, très capricieuse... mais tellement charmante. Imaginez-la en situation : au volant d’une décapotable, elle s’adresse à sa copine : « Ils vous retirent le permis et sont très étonnés de vous voir circuler sans ». En face, un policier râle et gribouille sur son carnet d’amendes… Voilà l’exemple d’un dessin d’Edmond Kiraz. Une planche aux couleurs pastel, des modèles sylphides et un commentaire qui fait mouche. Près de 250 aquarelles, croquis et huiles de ce type sont réunies au musée Carnavalet, jusqu’au 21 septembre, pour révéler le cheminement de l’artiste. - Du Caire à Paris, la femme pour seul voyage -Né au Caire, en Egypte, de parents arméniens, Edmond Kiraz est tombé amoureux de Paris à l’âge de 23 ans. Jeune dessinateur de presse (l’exposition commence avec la présentation de dessins satiriques publiés dans la presse égyptienne, durant la seconde guerre mondiale), la vie de la capitale française modifie complètement sa manière de dépeindre la réalité. Kiraz se met à observer les femmes qui parcourent la ville. Installé à la terrasse d’un café ou à la fenêtre de son appartement, il ne manque aucun détail : ces futures héroïnes arpentent les trottoirs en pleine séance shopping et les bras chargés de sacs, discutent devant un verre ou minaudent avec leur copain. Paris devient une source inépuisable d’inspiration pour Kiraz. Alors forcément, quand, en 1964, Marcel Dassault demande à l’illustrateur de réaliser une double page pour son magazine Jour de France, le nom des modèles est tout trouvé : ce seront «les Parisiennes».
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