Humeurs Humaines - L'hebdo édito

 

Les gros titres à chaud

 

L'actu de l'hexagone

 

Nouvelles d'ailleurs

 

Les personnalités qui font et défont

l'actualité

 

Nature et défis écologiques

 

 

 

 

 

Notre revue de presse

 

Un petit tour de piste du web

 

La rubrique des accrocs de la TV

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ENFANTS SOLDATS:
petits anges de la mort

 

 

-mise en lumière sur un drame planétaire, à l'occasion de la sortie de Johnny Mad Dog, une fiction choc produite par Mathieu Kassovitz

Avec le film Johnny Mad Dog (actuellement sur les écrans), Jean-Stéphane Sauvaire (réalisateur) et Mathieu Kassovitz (producteur) s’attaquent à l’un des derniers tabous de notre époque. Les enfants-soldats ne sont pas un mythe, et Culturclub a enquêté pour faire le bilan d’un phénomène qui n’est malheureusement pas un épiphénomène.

26/11/2008 >> accueil

- par Quentin MERCIER avec Gert-Peter BRUCH -

 

Au Congo, au Darfour, en Angola, à Haïti, en Birmanie, dans les Philippines… aux quatre coins du globe on a recours à de la chair à canon fraîche pour assouvir les fantasmes morbides de seigneurs de guerre. Les enfants ne sont plus seulement spectateurs ou dommages collatéraux, mais aussi acteurs de conflits qu’ont fomentés leurs pères.

- une coutume au long cours -

On peut remonter loin le fil du temps pour retrouver les origines de l’enrôlement des mineurs dans les armées. Déjà au VIIIème siècle avant JC, Sparte éduque, dans des unités d’entraînement spéciales, des jeunes de sept ans. Au Moyen-Age, on apprend aux chevaliers à prendre les armes à partir du même age. La cinquième croisade, quant à elle, est précédée par la « Croisade des enfants » en 1212. Celle-ci réunit les plus pauvres des allemands, sous l’impulsion de Nicolas, un jeune berger qui n'a sans doute pas même 14 ans, et des français, sous celle d'Etienne de Cloyes, qui a, alors, entre 12 et 15 ans. Les deux petits meneurs haranguent les foules et les persuadent qu’ils sont le peuple élu par Dieu pour affronter les Turcs et libérer la Terre Sainte. Les deux groupes de croisés abandonnent avant d’atteindre la Terre Sainte, épuisés. Beaucoup d'entre eux ne rentreront jamais (environ 50.000 pertes humaines).

Bien plus tard, la Guerre de Sécession aux Etats-Unis met sur les champs de bataille des mineurs, et dans la première moitié du vingtième siècle, on se souvient des jeunesses hitlériennes qui seront surtout utilisées pour contrer les alliés marchant sur Berlin, ou des jeunesses mussoliniennes, les Barilla, pour ne citer que ces deux exemples flagrants.

- et aujourd'hui ? -

On aurait pu croire qu’à notre époque, qui a vu éclore la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et de l’enfant, les consciences humaines auraient évolué et mis un terme à cette pratique. C’est presque l’inverse. Selon l’Unicef et les Nations-Unies, ils seraient aujourd’hui 300.000 à avoir dans leurs mains des fusils d'assaut, des Kalachnikov, voire encore des grenades, ou à assister ceux qui tiennent les armes. Ils sont utilisés essentiellement dans les guerres civiles, comme en Afrique, en Asie, ou encore en Amérique Du Sud, chez les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) par exemple, qui retenaient Ingrid Bétancourt. Le plus grave étant que leur nombre ne cesse d’augmenter (on évaluait leur nombre à 250.000 en 2006).

Avant d’aller plus loin, on peut s’interroger sur le terme d’« enfant-soldat ». D’après l’Unicef, sont qualifiés d’enfants-soldats les êtres humains âgés de moins de 18 ans, qui sont enrôlés illégalement par des groupes et forces armées. Ce sont indifféremment des garçons ou des filles. Ils sont exploités comme combattants, mais aussi comme espions, soigneurs, porteurs, cuisiniers, messagers, voire comme esclaves sexuels.

- pourquoi et comment recrute-t-on
des enfants-soldats ? -

C’est souvent contre leur gré que les enfants se retrouvent aux mains des armées ou guérillas. Qu'ils soient victimes d’enlèvements, rescapés de massacres, ou vendus par des parents qui ne parviennent plus à les nourrir, ils n’ont aucune porte de sortie. Parfois, il s'engagent aussi d'eux-mêmes, pour venger la perte d’un proche, embrigadés par des campagnes de propagande, qui leur promettent nourriture, vêtements, et protection. Mais peut-on réellement parler de choix lorsqu'on n’a qu'une option pour s'échapper à sa condition misérable ? Peut-on parler de choix quand l’individu ne dispose pas d'une grille e lecture ou de l’éducation nécessaires à la compréhension d’un conflit, dont il ne connaît ni les tenants, ni les aboutissants?

- Dociles et Bon marché -

La pauvreté fait le lit des pays où ces enfants sont raflés et les armées profitent de leur dénuement. D’ailleurs un enfant coûte peu à entretenir. S’il est payé, c’est une misère. Il mange moins qu’un adulte et ceux-ci les dominent nécessairement de façon physique. La désertion ou la mutinerie sont donc très peu probables.

Outre le fait que les jeunes soient corvéables et malléables à souhait, ils sont aussi plus efficaces dans l’accomplissement de certaines tâches. messager ou espion, l’enfant va susciter moins de méfiance et doit en principe s’acquitter plus facilement de sa tâche. Pour parachever l’enrôlement de ces déracinés, arrachés violemment à leur vie antérieure, il n’est pas rare qu'on les force à commettre l'irréparable à l’égard de leurs proches, afin de rompre toute attache antérieure, et de renforcer le sentiment d’appartenance au groupe auquel il sont liés.

La plus abjecte pratique est peut-être d’en faire des kamikazes. C’est ce qu’ont fait les Tigres de Libération de l'Eelam Tamoul au Sri Lanka. Ils envoyaient des fillettes se faire sauter sur les rangs de l’armée gouvernementale de leur pays;

 

- JOHNNY MAD DOG (2008) : une population
terrorisée par des enfants en transe
-

 

 

 

 

Archives

 

 

 

©CULTURCLUB.COM - Toute reproduction strictement interdite sans accord