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RETROUVEZ NOTRE CRITIQUEICI

REVANCHE
entretien GÖTZ SPIELMANN

 

 

-interview avec le réalisateur autrichien, trois fois nominé aux Oscars

Son film Revanche, nominé aux derniers Oscar® d'Hollywood dans la catégorie Meilleur Film Etranger, nous a agréablement surpris. Simple et dénudé en apparence mais terriblement sinueux et efficace, cette histoire d'un videur un peu bandit, un peu loser, qui tente une dangereuse sortie de virage avec sa petite amie prostituée, nous a donné envie de rencontrer le réalisateur et scénariste autrichien Götz Spielmann. Né en 1961, celui-ci a réalisé son premier long métrage pour la télévision en 1978 et a depuis signé quelques perles dont trois, Revanche incluse, ont été nominées pour l'Oscar. Sa carrière pourrait bien trouver un fort écho international avec cette dernière œuvre. En attendant Götz Spielmann est ici et rien que pour vous.

12/03/2009 >> accueil

- interview Gert-Peter BRUCH & Frédéric VIAUX, traduction et transcription Claire THIBAULT -

 

***

- REVANCHE -

en salle le 11/03/2009

 

interview GÖTZ SPIELMANN - 2/2


Quel genre de films allez-vous voir en spectateur ?

Je vois rarement tout ce qui est blockbuster ou film à gros budget parce qu'ils ont tendance à m'ennuyer.

Allez-vous au cinéma ou bien regardez-vous les films chez vous ?

Je vais au cinéma deux fois par mois, parfois plus. Je vois aussi des films à la maison mais je préfère me déplacer. Le grand écran donne davantage d'intensité et de conscience des choses. Je suis plus concentré si je suis dans une salle que devant un dvd. Je me laisse envahir par l'émotion.

Quel est le premier film que vous ayez vu enfant ?

C'est marrant, tiens. Le premier film dont je me souvienne, c'est Les Nibelungen, La Vengeance De Kriemhild, un très long film muet de Fritz Lang – d'ailleurs, Lang était Autrichien, même s'il travaillait en Allemagne. C'est un film en deux parties de 90 minutes chacune. Ce chef d'œuvre du cinéma muet était montré dans une salle près de chez moi. L'après-midi, il y avait une séance spéciale pour les enfants. C'est bizarre qu'ils aient pensé que c'était un film pour enfant.

Vous aviez quel âge à l'époque ?

Cinq ou six ans.

Y a-t-il un film en particulier qui a déclenché votre vocation de cinéaste ?

Certains films m'ont montré la beauté du cinéma et les possibilités que cet art offre. Ils m'ont donné envie de faire des films plus complexe. Je pourrais citer ceux de Fellini, Tarkovski, Antonioni, Cassavetes… Beaucoup de réalisateurs m'ont marqué.

Vous avez des films cultes ?

J'ai quelques préférés, oui. Sans Soleil de Chris Marker, que j'aime par-dessus tout. 8 ½ de Fellini, La Nuit d'Antonioni, Husbands de Cassavetes, et tant d'autres. J'aime aussi beaucoup Cendres Et Diamants de Wajda. J'adore Buster Keaton aussi.

Chaplin aussi ?

Moins que Keaton.

Et vous appréciez toujours Fritz Lang ?

Oui, bien sûr. Il fait partie des grands.

Y a-t-il des cinéastes américains vivants ? Gus Van Sant, peut-être ?

Oui, j'aime beaucoup ce qu'il fait. Je me sens proche de son travail, c'est quelqu'un d'important, vous avez raison. Lui, c'est un vrai cinéaste des temps modernes.

Avez-vous certains acteurs ou actrices avec qui vous aimeriez tourner à l'avenir ?

Oui et non. Oui, parce qu'il y a d'excellents acteurs qui seraient sans doute intéressants. Et non, parce qu'il faut d'abord que je rencontre un interprète et c'est mon instinct qui me dira si j'ai envie ou non de collaborer avec cette personne. Juliette Binoche m'intrigue, par exemple. Ou Sean Penn, qui est admirable dans Harvey Milk, le dernier film de Gus Van Sant. Kate Winslet est aussi une merveilleuse actrice.

Et Cate Blanchett ?

Oui, pourquoi pas? Elle semble être assez intelligente en plus, d'après les interviews que j'ai lues d'elle. Ce n'est pas si courant.

Comment évolue le cinéma autrichien aujourd'hui ?

L'Autriche est un petit pays cinématographiquement parlant. On produit très peu de films par an si on compare avec la France notamment. Mais c'est un cinéma riche et vivant par rapport aux moyens qui nous sont donnés.

Trouvez-vous une parenté entre votre cinéma et celui de Michael Haneke ?

S'il y en a une, c'est l'importance que l'on porte à l'aspect formel de notre cinéma. On essaie aussi tous les deux de trouver un langage cinématographique propre. On se connait depuis longtemps, on est amis. On a des points communs, ce qui ne nous empêche pas d'être très différents.

Comment avez-vous sélectionné l'acteur jouant Alex ?

Vous ne l'avez pas aimé?

Si, bien au contraire !

J'ai choisi Johannes Krisch parce qu'il a cette virilité, ce côté mâle tout en ayant une sensibilité rentrée. Cela donne un mélange intéressant. Johannes et Andreas allient tous les deux masculinité, sensibilité et une certaine faiblesse.

Vous avez des projets de film en cours ?

Pour l'instant, je cherche, je n'ai pas encore trouvé quel sera mon prochain sujet. J'ai quelques idées mais rien d'élaboré.

Voudriez-vous vous essayer à un genre différent à l'avenir ?

Le genre n'est pas ma préoccupation première. Mon but est de faire un film personnel, peut-être influencé par certains genres.

Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans le fait d'être un cinéaste ?

La complexité de la tâche. On commence seul à sa table, à tenter d'écrire quelque chose, de trouver des idées. Puis, on est sur le tournage, entouré de toute une équipe. Ce sont des modes de concentration totalement différents et c'est ce qui me plaît. Il n'y a pas de train-train dans le travail.

Ma dernière question : que puis-je vous souhaiter pour la suite ?

D'être bientôt submergé par une idée qui sera la base de mon prochain film!

- une scène du film revanche -