- sous le signe de la réconciliation -
Jusqu’à présent Ingrid Betancourt, ancienne candidate au poste de Présidente de Colombie, était restée en France pour des raisons évidentes de sécurité. Malgré les risques, elle a tenu à se rendre à nouveau dans le pays de son calvaire, pour y remercier ceux qui l’ont aidée, et poursuivre son combat contre ses ravisseurs, les FARC, qui détiennent encore près de 3.000 personnes.
Dès le 30 novembre, elle a rallié Bogota, la capitale colombienne, où elle a rencontré Alvaro Uribe, le président en place. Elle lui a remis une lettre signée de son homologue français, qui lui demandait la résolution du conflit en cours contre les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), par le biais de la négociation. La France a notamment fait savoir qu’elle était prête à accueillir Wilson Bueno, alias "Isaza", un guérillero ayant déserté les FARC en libérant un otage. Ce que la Colombie déplore, dans un contexte où l’obtention d’un visa pour la France est un véritable chemin de croix pour les ressortissants sud américains. Ce geste est chaudement soutenu par Ingrid, qui déclare "Si l'un de mes ravisseurs avait osé déserter pour me libérer, j'aurais voulu lui donner la terre entière. Le courage d'"Isaza" doit être récompensé pour que d'autres guérilleros suivent son exemple."
Le lendemain, soutenue par un impressionnant déploiement policier, elle participait à une manifestation contre les enlèvements en Colombie, avant de s’envoler vers l’Equateur où elle était reçue par son dirigeant Rafael Correa, à huis clos, en présence de l'ambassadeur de France à Quito, Didier Lopinot. Suite à cet entretien, le président équatorien a affirmé que «l'Equateur fera tout son possible pour parvenir à ce que ces personnes recouvrent la liberté», en référence aux 3.000 détenus encore entre les mains des FARC.
- ingrid et "evita" madonna:
'don't cry for me argentina'
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Arrivée en Argentine le jour suivant, elle y rencontrait Cristina Kirchner. Son entrevue avec la Présidente devait se dérouler encore une fois sans la presse, suivie d’une conférence. Au dernier moment, la star de la pop internationale a fait son apparition. Madonna qui devait donner un concert à Buenos Aires, avait en effet demandé une entrevue à Cristina Kirchner. L’histoire ne dit pas si ce rendez-vous inopiné a été organisé à l’initiative de la présidente argentine ou si c’est Madonna qui s’est invitée à la dernière minute. Pour chacune des trois femmes, cette réunion a été un sacré coup de pub. Cependant, cela relance la polémique sur la «pipolisation» d’Ingrid Betancourt, bénéficiant de la notoriété de Madonna pour s’exposer un peu plus sur la scène internationale ; et pour Madonna, lui donner une certaine caution politique.
Le 3 décembre, à Santiago du Chili, Ingrid était reçu par la Présidente socialiste Michelle Bachelet qui a indiqué une nouvelle fois qu’elle voulait proposer le nom d’Ingrid Betancourt pour le Prix Nobel de la Paix (elle était déja nominée en 2008). Cependant la franco-colombienne a fait état d’une certaine gêne à cette annonce, ne se sentant pas qualifiée à le recevoir, ajoutant qu’elle s’efforcerait de se montrer à la hauteur de l’honneur qui lui est fait.
- Ambassadrice de l’espoir -
L’ «icône de la paix», comme l’ont surnommé certains médias, a conclu sa tournée très médiatique en rencontrant le Président Lula à Sao Paulo (Brésil, 05/12), le Président Evo Morales à La Paz (Bolivie, 06/12) et le très charismatique et anti-américain Président vénézuelien Hugo Chavez à Caracas (le 08/12). Une tournée qui avait deux motivations: remercier les dirigeants des pays ayant soutenu et aidé à sa libération et, bien sûr, encourager la délivrance des nombreuses personnes encore en captivité (et plus largement des victimes du terrorisme à travers le monde).
« Noël approche et je sais que la douleur s'accroît, mais je suis avec vous. Vos chaînes sont les miennes. Je suis sûre que nous allons obtenir votre libération. J'ai demandé à Dieu que ce soit le dernier Noël que vous passiez en captivité et je suis absolument sûre qu'il va en être ainsi », s’exprimait-elle lors de la conférence de Buenos Aires. On ne peut qu’espérer que Dieu l’entende… même s’il paraît ne pas toujours avoir l’ouïe fine. 
10/12/2008
